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Un fourrage frais et naturel pour une viande de qualité


Témoignage

Une logique de rentabilité et de qualité avec la betterave fourragère

Mr et Mme DECROOS
A quelques kilomètres de Péronne (80), dans une région de grandes cultures, le GAEC familial TARDIEU-DECROOS exploite 125 ha et possède un troupeau laitier de 60 vaches. C’est dans le but de privilégier la qualité du lait et la santé des vaches que la betterave fourragère a été intégrée à la ration quotidienne du troupeau. La moitié du cheptel laitier est de race Montbéliarde, choisie pour sa... Lire la suite
Claude COUSIN
Claude COUSIN
Claude COUSIN

Au cœur du bocage normand, la ferme à colombages de Claude COUSIN, entourée de pommiers à cidre et de prairies, offre une image de prospérité. Située au Theillement dans l’Eure (27), cette exploitation traditionnelle, dont l’activité principale est l’élevage de 160 bovins, adopte une démarche globale de qualité.

C’est dans cette optique que la betterave fourragère constitue la base de l’alimentation de l’ensemble du troupeau.

Le cheptel est constitué de 35 vaches allaitantes et de 25 vaches laitières et environ 40 animaux sont élevés pour être ensuite commercialisés entre 2 ans et demi et 3 ans et demi. Les bœufs, vendus au cadran à la SICAMON, sont des croisés Blonde d’Aquitaine à partir de souches Normandes et noires Holstein. Le troupeau s’oriente vers la race pure Blonde d’Aquitaine.

Profil de l’exploitation

SAU 163 ha, dont
7 ha de betterave fourragère,
67 ha de céréales,
40,5 ha de prairies,
13 ha de colza,
23,5 ha de pois protéagineux,
7 ha de betterave sucrière.

Elevage
160 bovins, dont 35 vaches allaitantes, 25 vaches laitières.

Race
croisés Blonde Aquitaine.

Coûts vétérinaires
15 €/animal/an.

Une production fourragère régulière

Stockage en silo sur aire bétonnée
Stockage en silo sur aire bétonnée
Stockage en silo sur aire bétonnée

Sur les 163 ha que compte l’exploitation, 7 ha sont consacrés à la betterave. Le semis est effectué par Claude COUSIN qui estime que cette culture constitue une bonne tête d’assolement pour les céréales. La conduite de la betterave est assez délicate : "c’est une culture pointue qui demande du doigté". En particulier, le désherbage doit être bien maîtrisé car il conditionne la bonne marche de la récolte. Celle-ci est assurée par une entreprise, pour un coût de 150 €/ha. L’avantage, c’est la régularité des rendements : "En année sèche, la betterave se défend mieux que le maïs car elle peut se refaire en fin de saison même avec un mauvais départ". Le rendement 96 était de 110 T/ha, avec un taux de matière sèche de 15%, soit 16,5 T de MS, malgré la sécheresse.

Pour la conservation, Claude COUSIN a aménagé une dalle de béton de 60 mètres de long sur "3 bennes" de large.

Le silo est surmonté d’une couche de paille et d’une bâche plastique. Il convient cependant d’aérer régulièrement le stock en enlevant la bâche quand la température le permet. Ce système est moins onéreux que celui que requiert l’ensilage.

Les charges opérationelles de la culture sont évaluées à environ 570€/ha.

 

Un plus pour la qualité

La betterave constitue l’essentiel de l’alimentation du troupeau. Elle est donnée entière, à l’aide d’un godet distributeur équipé d’une vis sans fin. "C’est une opération rapide et facile". A partir de 3 mois, les veaux reçoivent 4 kg de betterave. Les quantités augmentent ensuite progressivement pour atteindre un maximum de 40 kg (soit 6 kg de MS) pour les bœufs âgés de plus de deux ans. La ration est complétée par un apport de paille de blé (de 5 à 6 kg) et d’urée liquide qui contient 30% de protéines. La betterave fourragère, contrairement au maïs, incite les bœufs à consommer plus de paille, donc plus de fibres, ce qui facilite la digestion. C’est également un aliment très appétent. L’engraissement des bœufs se finit à l’herbe. Seuls les animaux qui arrivent à maturité pendant l’hiver (10 % du cheptel) terminent leur croissance avec de la pulpe sèche de betterave.

 

Des coûts vétérinaires de 15 € par animal/an

Enfin, les incidences de ce fourrage frais sur la performance de l’élevage et sur la qualité de la production ne sont pas négligeables : “Les bêtes deviennent plus rustiques avec la betterave, surtout quand on commence à leur en donner dès l’âge de trois mois”. Claude COUSIN ajoute que sur le plan sanitaire, il n’a jamais eu de problèmes. Les coûts vétérinaires s’élèvent à 15 € par animal et par an. Quant à la qualité de la viande, elle est liée évidemment à la race du troupeau et à la sélection, mais d’après les échos de plusieurs bouchers, la valeur de la viande est supérieure lorsque les bœufs sont nourris avec des aliments naturels. “Aujourd’hui, dans un contexte plutôt défavorable, je pense que pour relancer la consommation de viande de bœuf, il faut apporter un plus sur le plan de la qualité. C’est entre autres pour cette raison que je donne de la betterave fourragère au troupeau”.
 

La betterave fourragère pour mon élevage