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Fumure et fertilisation


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Le semis, une étape clé !

Plantule de betterave fourragère
D’une manière générale, pour obtenir un bon rendement, l’idéal est de semer dès que les conditions pédoclimatiques le permettent. Les conditions optimales de levée sont caractérisées par un sol bien ressuyé dont la température est de 8°C minimum. Cependant, des dégâts de gel sont possibles dès que la température extérieure descend en dessous de -3°C. De plus, les semis... Lire la suite
Betterave fourragère au stade 6 feuilles
Betterave fourragère au stade 6 feuilles
Des besoins modérés et une grande capacité de piegeage des nitrates
Betterave fourragère au stade 6 feuilles

La culture de la betterave occupe le sol durant 6 à 8 mois de mars à novembre. Elle peut donc bénéficier de la quasi-totalité de l’azote fourni par la minéralisation printanière et estivale des matières organiques et des résidus végétaux présents dans le sol ainsi que de l’azote disponible provenant des effluents d’élevage et des amendements organiques.

 

La Fumure azotée

Les besoins en azote de la betterave fourragère sont modérés, environ 250 kg/ha. L’apport doit bien entendu tenir compte des fournitures en azote du sol et de la minéralisation des amendements organiques. Les besoins sont importants de juin à août et un déficit à cette période peut entrainer une diminution non négligeable du rendement en matière sèche. Cependant, une trop forte concentration en azote dans le sol entraine un développement végétatif important au détriment de la qualité de la racine. Les apports en végétation sont très irrégulièrement valorisés par la betterave fourragère, par conséquent, le fractionnement n’est pas adapté à cette culture. Il est préférable de raisonner au plus juste l’unique apport azoté de début de printemps.

Dans les situations où la disponibilité en azote est supérieure aux besoins, l’excédent est absorbé causant un développement végétatif abondant.

L’absorption très efficace de l’azote par la culture limite les reliquats d’azote minéral du sol à la récolte à des valeurs très souvent inférieures à 30 kg/ha, ce qui réduit les risques de lessivage précoce des nitrates. Cette capacité à piéger l’azote, rend particulièrement intéressante l’introduction de la betterave fourragère dans les rotations herbagères notamment derrière un retournement de prairie. Elle est en effet capable d’absorber un peu plus de 300 kg d’azote par hectare jusqu’à la mi-novembre et ne restitue par le biais de la décomposition des feuilles enfouies après récolte que 20 à 35 kg d’azote.

 

Fumure phospho-potassique :

La betterave fourragère est exigeante en fertilisation phospho-potassique. Toutefois, l’intervention de routine est à proscrire et l’apport est à ajuster en fonction de l’analyse de sol et des restitutions liées à la fumure organique notamment.

 

Des besoins à respecter :

Les besoins théoriques pour la production d’une tonne de matière sèche (racine + feuille et collet) sont évalués à :

  • 15 à 20 unités d’azote (soit une moyenne de 260 unités pour 15 T MS/ha)
  • 8 à 9 unités d’acide phosphorique (soit une moyenne de 130 unités pour 15 T MS/ha)
  • 30 à 35 unités de potasse (soit une moyenne de 480 unités pour 15 T MS/ha)

Ils peuvent être en partie compensés par une fumure organique. Le fumier de bovin est très bien valorisé et est à enfouir le plus tôt possible à la sortie de l’hiver à la dose de 30 à 40 tonnes/ha (environ 60 unités d’azote).

Dans un sol présentant une activité minéralisatrice moyenne conduisant à une fourniture en azote de l’ordre de 100 unités/ha disponible pour la culture de la betterave, les préconisations d’apport pour un objectif de rendement de 14 à 15 T de MS/ha sont les suivantes (en unités) :

 

Préconisation d'apport N P2O5 K2O
Sans fumure organique 150-170 90-100 240-260

Avec 30 T de fumier ou 30 m3 de lisier de bovins

90-100 60-70

160-180

 

 

 

 

 

 

Le cas particulier du bore

Symptôme de la maladie du coeur noir sur collet.
Symptôme de la maladie du coeur noir sur collet.
Une zone caverneuse se forme
Symptôme de la maladie du coeur noir sur collet.
Symptôme de la maladie du coeur noir sur racine
Symptôme de la maladie du coeur noir sur racine
La racine se creuse : rendement et conservation altérés
Symptôme de la maladie du coeur noir sur racine

Responsables de la maladie du cœur noir, les carences en bore peuvent s’avérer très préjudiciables sur le rendement final. Lorsque les symptômes apparaissent (craquelures sur les feuilles, coeur noir et pétioles craquelés), la carence est déjà installée et devient difficilement maîtrisable. Il convient donc d’instaurer une stratégie de lutte préventive en adaptant la dose et la date d’apport en fonction de l’analyse de sol. Dans les sols très carencés, le bore est à apporter avant le semis puis par pulvérisation foliaire. Lorsque la carence est faible, la pulvérisation foliaire sera suffisante.

Le fumier limite la carence en bore mais en revanche, les apports calciques en entrainent le blocage. Il conviendra donc d’associer un apport de bore à chaque chaulage.

 

Gérer les intercultures

Destruction d'une interculture
Destruction d'une interculture
Détruire tôt en automne, novembre est idéal
Destruction d'une interculture

Au cours de l’interculture précédant l’implantation de la betterave fourragère, sous l’effet du processus de minéralisation qui se produit en fin d’été et à l’automne, des nitrates sont produits en quantité plus ou moins grande selon les années. Par ailleurs, lorsque les conditions climatiques ou sanitaires n’ont pas permis à la culture précédente d’atteindre l’objectif de rendement, une partie de l’azote apporté n’a pas été absorbée et reste dans le sol à la récolte.   Les nitrates présents peuvent être ensuite lessivés durant l’automne et au cours de l’hiver. Si du fait de son enracinement profond la culture de betterave est capable, au printemps suivant, d’aller rechercher une partie de l’azote lessivé au-delà de 90 cm de profondeur, des pratiques culturales permettent également de minimiser ces risques :

    - par la gestion correcte des résidus de culture du précédent

    - en évitant les surfaces de sol nues pendant l’interculture.

 

 

 

Il est donc conseillé de mettre en place avant la betterave fourragère, une culture intermédiaire piège à nitrate qui mobilise la majeure partie de l’azote minéral présent dans le profil qu’il provienne des reliquats de la culture précédente, de la minéralisation de l’azote du sol ou des amendements et fertilisants organiques.

Toutefois, si l’utilisation raisonnée des cultures intermédiaires pièges à nitrate garantit l’amélioration de la qualité des eaux drainantes, on peut observer après ces cultures un effet légèrement dépressif qui peut affecter la productivité de la betterave qui suit. Afin de limiter ces arrière-effets négatifs, les intercultures seront implantées aussitôt que possible après la moisson avant fin août (en fonction de la règlementation locale) puis détruites en novembre.

 

Ce qu'il faut retenir

 

Pratiques conseillées

• Appliquer la dose d’azote calculée en réalisant un bilan à la parcelle

• S’assurer de la teneur en éléments minéraux des fertilisants organiques, de leur conformité à la réglementation et de leur contribution à la fertilisation azotée de la culture.

• Effectuer régulièrement une analyse chimique du sol pour déterminer les teneurs des principaux éléments (P, K, Mg, B, …) afin d’ajuster les apports NPK

• Bien répartir les débris végétaux (feuilles) à la surface du sol, les enfouir dans les 10 jours qui suivent la récolte.

• Organiser ses successions culturales pour minimiser les périodes d’intercultures et limiter les sols nus.

Pratiques déconseillées

• Réaliser une fertilisation de routine sans référence aux analyses de sol ni aux exigences de la plante.

• Majorer ou minorer sans raison objective la dose calculée issue du bilan prévisionnel.

• Apporter de l’azote en végétation.

• Détruire trop tôt ou implanter trop tard la culture intermédiaire.

La betterave fourragère pour mon élevage